Dans cette période ubuesque mais tellement humaine, il y a eu de vraies joies.
On nous a parlé de 1ère, de 2ème et même de 3ème lignes. Je ne sais sur quelle ligne on situe le monde enseignant mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il était au front !
Je ne peux que vous exprimer ma joie :
- D’avoir vu les communautés des établissements être présentes dès le début du confinement. Elles ont réellement et concrètement participé à l’effort de la Nation. Elles ont accueilli les enfants des soignants et des professions mobilisées par l’épidémie tous les jours de la semaine, week-ends, vacances et jours fériés compris. Cela peut paraître anodin, simple… cela est très loin d’avoir été le cas. Les consignes contradictoires, soudaines et du jour pour le lendemain, les aspects techniques, l’approvisionnement, les inscriptions des enfants dans le dispositif… compliqué, lourd et stressant. Un nombre de places limitées, des parents qui inscrivent leurs enfants. D’autres enfants qui sont refusés faute de place en raison du protocole. Des inscrits qui ne viennent pas sans prévenir et les parents des refusés qui s’émeuvent donc de ne pas avoir été pris… forcément de la faute de l’établissement ! Et dans l’air du temps, au lieu de demander une explication, on exige et on met en cause… ceux qui sont au charbon ! Quelle est la chance de pouvoir accomplir sereinement sa mission dans de telles conditions ?
- D’avoir vu des personnels et des enseignants seconder leurs Chefs d’établissement pour maintenir l’activité d’accueil, d’éducation et d’enseignement dans les établissements.
- Que des enseignants aient efficacement assuré l’enseignement à distance.
- D’avoir vu – enfin – les pratiques pédagogiques évoluer à une telle vitesse, autant d’enseignants se découvrir des talents qu’ils ne soupçonnaient pas ! Espérance de voir un effet cliquet se mettre en œuvre, empêchant de trop retourner en arrière.
- De constater que les communautés éducatives sont aussi conscientes de leur mission et si attachées à les remplir.
- D’avoir assisté malgré toutes les vicissitudes précitées à une véritable solidarité nationale et locale.
- D’avoir vu des familles si proactives et si pressées d’aider les établissements de leurs enfants, de contribuer aux solutions.
Merci franc, reconnaissant et sincère à tous ces acteurs : personnels, enseignants, parents et aux Chefs d’établissement !
Personne n’est en mesure d’imaginer la pression à laquelle ces derniers ont été soumis, à l’épuisement qui est le leur, les seuls au contact direct des enfants et des familles. Ils constituent le seul niveau qui ne peut pas se défiler ni ouvrir son parapluie. Consignes tardives, sans anticipation, contradictoires, équipes à coordonner, ils sont aussi les seuls que personne n’a pu remplacer depuis le 11/03/20, 7/7 et 24/24 !
Vraies joie et fierté de voir nos établissements pilotés par de tels collègues.
Espoir enfin que des enseignements soient réellement tirés de tout cela et que si une nouvelle épidémie devait survenir, les mêmes erreurs et lourdeurs inutiles ne seront pas réitérées ! Espoir ou… Espérance ?
Merci à tous ceux qui se sont impliqués et/ou nous ont aidés et bel été à chacun !
Xavier PION
DDEC