Déconfinons !

Le Covid-19 est apparu. Il est venu. Il n’est pas passé, il est toujours là. Il nous a perturbé, il nous perturbe toujours.

Toute difficulté doit être vue non pas comme un obstacle, mais comme une opportunité potentielle de rebond.

Nos établissements et leurs communautés ont dû faire face à une avalanche de consignes diverses, parfois contradictoires, mais assurément fréquentes. Soit dit en passant, il se confirme que s’il fallait supprimer un jour dans la semaine, ce serait le vendredi ! C’est le jour où tous les parapluies s’ouvrent et où les notes et injonctions pleuvent… juste avant le week-end pour application le lundi matin ! Face à ces travers administratifs bien français, je remercie sincèrement le Secrétariat Général de l’Enseignement catholique qui, avec une réactivité impressionnante, a su à chaque fois analyser ces différents documents pour y mettre en évidence l’essentiel et le synthétiser en quelque chose d’à peu près digeste puis nous l’adresser dans un temps record.

Dans cette période singulière, le stress a pu augmenter fortement face à certains engagements de l’Education nationale, qui ont dû passer par les arcanes d’une logistique qui ne peut nous paraître qu’aléatoire et dont les échelons locaux ne sont d’ailleurs pas forcément responsables. Nul n’avait besoin de cela, ni les équipes, ni les familles, ni les Chefs d’établissement.

Les communautés des établissements ont su faire face. Nous avons accueilli en moyenne plus de 60 enfants de soignants et de personnels mobilisés sur la gestion directe de l’épidémie sur une quinzaine de sites pendant le confinement. Un salut particulier à tous les personnels et enseignants qui ont assuré cet accueil, géré au jour le jour par les Chefs d’établissement.

D’autres enseignants ont assuré le suivi à distance des enseignements et ce quels que soient les niveaux. Ils ont organisé, réorganisé, inventé, expérimenté d’autres supports et méthodes que ceux qu’ils pratiquaient antérieurement. Ils se sont découvert d’autres talents. Ils ont développé d’autres rapports avec leurs élèves. Des adultes comme des jeunes se sont révélés. Les élèves ont pu découvrir leurs professeurs autrement. Les familles ont dû assurer les relais à la maison. Je ne doute pas qu’un certain nombre de parents ont d’ailleurs de leur côté probablement mieux compris le métier d’enseignant mais ont aussi pu voir leurs enfants sous un autre jour… Tous ces champs qui ont été défrichés, qui ont vu pousser de nouvelles réalités et pratiques pédagogiques doivent maintenant continuer à être cultivés et entretenus.

Des écoliers ont pu retrouver leurs écoles, suivant l’organisation que permettait le respect du protocole sanitaire dans les espaces respectifs de chaque site. La totalité de nos écoles sont opérationnelles, avec plus de 90% de leurs enseignants et personnels. Ce sera au tour d’une partie des collégiens la semaine prochaine. Après une coupure si soudaine, pour des raisons aussi impérieuses et inquiétantes, le retour des communautés, adultes comme élèves, ne peut se faire sans un accompagnement. Ce qui se vit est assimilable à un deuil avec toutes les perturbations individuelles ou collectives que cela peut créer. Les établissements ont pu s’appuyer sur un kit d’accompagnement élaboré par l’équipe de la DDEC pour compléter leur propre dispositif de « retrouvailles » des élèves et des adultes. Des cellules d’écoute sont opérationnelles dans nombre de sites avec des intervenants formés. Toutes les conditions sont donc réunies pour que chacun puisse progressivement retrouver sa sérénité.

Je ne peux terminer sans vous proposer une citation de Saint Augustin, qui me semble particulièrement de circonstance :

« Les temps sont mauvais, les temps sont durs ! Vivons bien et les temps seront bons, c’est nous qui sommes les temps. Tels nous sommes, tels sont les temps. »

A tous un grand merci pour votre investissement et votre soutien.

Xavier PION

Directeur Diocésain